g3815 - Accessibilité : RGAA, WCAG, Accessiweb... C'est quoi, c'est pourquoi ?

Accessibilité : RGAA, WCAG, Accessiweb… C'est quoi, c'est pourquoi ?

On entend beaucoup de choses sur l’accessibilité RGAA, bronze, AA, W3C, WAI, … Je propose de faire un petit point sur ce qu’est l’accessibilité dans le web, histoire de s’y retrouver un petit peu.
[EDIT] Merci à Xavier V. pour sa relecture 🙂

Pourquoi rendre son site accessible

Faisons l’impasse sur les sites institutionnels, bien entendu. Ceux-ci sont tenus par la loi d’être RGAA compliant. Non, en fait lorsque vous n’êtes pas une administration, vous pourriez vous demander : « Mais à quoi bon » ?

Les outils pour mal voyants

Et bien l’accessibilité vise à rendre un site web accessible à un public aveugle. Il existe en effet des outils permettant à des personnes non ou mal voyantes de surfer sur le web. Parmis ces outils on retrouve le plus connu : Jaws. Il va lire ce qui se passe à l’écran, documents word ou sites web.
800px-Plage-braille-Alva jaws-03
Associé à ces outils de synthèse vocale, on peut retrouve ce que l’on appelle des « Plages braille », qui sont des dispositifs permettant de construire en temps réel des caractères en braille, permettant d’interagir le plus souvent avec un ordinateur.

Le référencement

Tout d’abord, être accessible c’est être W3C valide. Et être W3C valide, c’est être apprécié des moteurs de recherche.
Ensuite, c’est évident mais ça va mieux quand on le dit : un moteur de recherche n’est pas une personne : il ne voit pas. De fait, si on lui facilite la lecture du site lors de son indexation alors il comprendra mieux ce qu’il parcourt, et alors il améliorera le référencement de la page. A quel degré c’est un autre débat, mais un tout est fait de petits rien 🙂
En revanche, il faut savoir que l’accessibilité ne fera pas le référencement. Cela permet juste d’arriver à un « bon » résultat. Parfois même, pour aller plus loins dans les techniques de référencement il est nécessaire de « casser » l’accessibilité. La question à se poser est « jusqu’où je veux aller et pourquoi » ?

Définitions

Je vais ici parfois beaucoup citer wikipédia, car certaines informations « académiques » ne sont présentes que pour situer le contexte, et ne souffrent aucune analyse subjective. A quoi bon réinventer la poudre!

W3C : World Wide Web Consortium

Le World Wide Web Consortium, abrégé par le sigle W3C, est un organisme de normalisation à but non lucratif, fondé en octobre 1994 et chargé de promouvoir la compatibilité des technologies du World Wide Web telles que HTML, XML, CSS, PNG, SVG, …

Le consortium élabore donc les standards du web tel qu’on le connait aujourd’hui. Nous leur devons le CSS3 et le HTML5 notamment.

WAI : Web Accessibility Initiative

L’Initiative sur l’Accessibilité du web ou Web Accessibility Initiative (WAI) fut lancée en avril 1971 par le World Wide Web Consortium (W3C). La principale mission de la WAI est de proposer des solutions techniques pour rendre le World Wide Web accessible aux personnes handicapées et d’une manière plus générale à toute personne sans nécessiter de pré-requis particulier.
Les actions de la WAI se situent dans cinq domaines :

  1. les technologies du Web ;
  2. le développement de recommandations ;
  3. le développement d’outils ;
  4. l’information et la formation ;
  5. la recherche et le développement.

WCAG : Web Content Accessibility Guidelines

wcag2AACe sont des recommandation internationales édités par la WAI. Il y a en a deux WCAG1.0 (en 1999) et WCAG2.0 (en 2008). La principale différence entre ces deux version concerne le ciblage de la technologie. En effet, là où WCAG1.0 pouvait concerner surtout certaines technologies ainsi que le contenu HTML et sa transformation, WCAG2.0 cherche lui à s’en extraire pour devenir abstrait et universel. Cet ensemble de recommandations vous permet, en fonction de celles que vous suivez, de « décrocher » la fameuse petite vignette avec les niveaux suivants :
Niveau A : niveau fondamental satisfaisant tous les critères d’accessibilité de priorité 1. Le site offre un accès minimal aux informations contenues dans les documents Web
Niveau AA : niveau satisfaisant tous les critères d’accessibilité de priorité 1 et 2. Le site offre un accès « correct » aux informations contenues dans les documents Web
Niveau AAA : niveau satisfaisant tous les critères d’accessibilité de priorité 1, 2 et 3. Le site offre un accès excellent aux informations contenues dans les documents Web.

RGAA : Référentiel Général d’Accessibilité pour les Administrations

A ne pas confondre avec Accessiweb. C’est le référentiel public de déploiement des WCAG. Pour placer un élément de contexte important : L’article 47 de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances imposent aux services de l’Etat, aux collectivités territoriales et aux établissements publics qui en dépendent de rendre leurs sites internet accessibles aux personnes handicapés ou malvoyantes.
Avec les délais et dérogations, la conséquence de ce petit paragraphe c’est qu’à compter du 2 mai 2012 toutes les administrations françaises, sans exception, ont l’obligation d’être accessible.
Publié en 2009 par la direction générale de la modernisation de l’Etat (DGME), le RGAA a pour but de présenter une série de tests à réaliser en fonction du niveau à atteindre (Bronze, Argent, Or), permettant de vérifier le respect des critères associés. Pour faire simple, c’est un référentiel, une méthode au niveau national permettant de savoir à quel niveau on se situe par rapport aux WCAG2.0.
Petit point d’attention, les RGAA n’évoluent que très peu. Pour assurer donc le coup, il vaut mieux viser une validité Accessiweb ou WCAG car RGAA se base sur cette dernière.

Accessiweb

C’est un label et un centre de ressource pour l’accessibilité du Web. Accessiweb a été créé en 2003 par l’association BrailleNet pour proposer une méthode d’application des recommandations WCAG et est présenté aujourd’hui dans sa version 2.2. Contrairement au RGAA, Accessiweb est une méthode stricte et exigeante des WCAG à l’instant T. Cependant, le référentiel Accessiweb est conçu pour que chaque critère corresponde à un critère RGAA et propose également des références vers des critères et/ou techniques WCAG2.0.

Résumé

Comme d’habitude, un bon schéma vaut mieux que des mots !
Accessibilité et référentiels

Les principes de l’accessibilité

L’accessibilité, au delà des règles que nous allons voir, consiste pour le plus gros des critères en une adéquation avec ces quatre thématiques :
Perceptible : « Proposer des équivalents textuels à tout contenu non textuel »
Utilisable : « Accessible au clavier : rendre toutes les fonctionnalités accessibles au clavier »
Compréhensible : « Prévisible, faire en sorte que les pages apparaissent et fonctionnent de manière prévisible »
Robuste : « Compatible, optimiser la compatibilité avec les agents utilisateurs actuels et futurs, y compris les technologies d’assistance »

Valider l’accessibilité

Pour commencer, il faut savoir que la validité W3C est un des premiers critères d’accessibilité. Pour la vérifier, on peut utiliser le validateur « officiel » du W3C : http://validator.w3.org/ pour le HTML et http://jigsaw.w3.org/css-validator/ pour le CSS.
Pour le reste, il n’existe pas de méthode miracle, car la plupart des critères sont des critères qui nécessitent une analyse humaine (description pertinente, pertinence hors contexte, alternative de média explicite,…). Cependant, pour les autres critères qui sont uniquement du ressort de la technique pure il existe des outils qui vont faire une grosse partie du job, même si la méthode la plus efficace reste :

  • De croiser les résultats d’outils différents
  • De vérifier à la main les recommandations d’Accessiweb, car contrairement à RGAA ils évoluent en même temps que les WCAG.

Ocawahttp://www.ocawa.com/
La version gratuite ne permet que de vérifier la compatibilité WCAG1.0
ACheckerhttp://achecker.ca/
Complètement gratuit, WCAG2.0 niveaux A, AA et AAA
Cynthia Sayshttp://www.contentquality.com/
Complètement gratuit, WCAG2.0 niveaux A, AA et AAA
S’agissant des critères demandant un peu de subjectivité, vous pouvez vous faire aider des outils suivants :
Readability testhttp://juicystudio.com/services/readability.php
Vérification de la lisibilité, condition importante de validation de l’accessibilité
Colour Contrast Checkhttp://www.snook.ca/technical/colour_contrast/colour.html
Vérifie et aide à déterminer un couple Fond / Couleur de texte dont le contraste est accessible

Les contraintes lors de la création d’un site web

Avant le développement

La phase d’analyse d’un projet web est critique. Elle pourra vous faire économiser un temps monstre en ajustements pendant la phase de développement. En effet, c’est à ce moment là que vous définissez l’aspect général du site : couleurs, architecture, fonctionnalités…
Par exemple, vous proposez un caroussel. Oui, mais lequel ? Quels contrôles ? Permet-il de mettre en pause l’animation (critère RGAA) ? Autre exemple, la navigation. Avez-vous pensé à insérer dans le design des liens d’accès directs au contenu ? Vous remplacez des listes déroulantes par des listes plus « sexy ». Savez-vous que ça ne peut se faire qu’avec un hack javascript ? Avez-vous alors pensé au contenu alternatif en cas de blocage de javascript ?
Se poser ces questions au bon moment permet de s’économiser du temps et de l’énergie et refactoring.

Pendant le développement

La phase de développement d’un site web est également iportante lorsque l’on souhaite arriver à un résultat accessible. Les raccourcis sont tentants : pas de texte alternatif sur les images d’assets ou les images éditoriales , pas de description de liens, des titres dans le désordre… Le problème, c’est qu’en moyenne pour rendre un site accessible il faut compter un temps équivalent au développement. Ça veut dire x2 au niveau du budget. Il ne faut alors pas hésiter à investir dans une formation à l’accessibilité pour l’équipe de développement, on a souvent plus à y gagner qu’à y perdre.
Par ailleurs, il ne faut pas être plus royaliste que le roi : si vous devez atteindre un niveau bronze ou A, n’allez pas à tout prix chercher l’argent ou le AA, autant passer du temps à consolider le niveau inférieur car cela représente déjà du boulot.
Ce n’est pas l’objet ici de lister tous les critères d’accessibilité, il y en a beaucoup trop et il suffit de parcourir les nombreux sites spécialisés pour ça. Cela dit, il y a certaines règles de base, auquel on peut prendre garde pendant toutes les phases du développement :

  • La phase de design : contraste suffisant entre texte et fonds, images, lisibilité, liens démarqués, …
  • Découpage HTML : structures, validité W3C, textes alternatifs, ordre des titres dans les pages, imbrication des liens, liens d’accès rapides et ancres, …
  • Développement : prévoir la possibilité de saisir des textes alternatifs, prévoir des pauses dans les animations et diaporama, temps de chargement, prêter attention au code généré par les éditeurs de texte riche, …

Lors de l’alimentation en contenus

On pense souvent que la validation de l’accessibilité, on l’a à la création du site web. Malheureusement, le plus difficile c’est de la conserver et non pas de l’avoir. En effet, mettez un titre de niveau 3 juste après un titre de niveau 1 et c’est fichu. Oubliez de saisir un texte alternatif sur une image et paf ! A un niveau plus stricte, on parle parfois aussi de prévoir la retranscription textuelle des images et animations.

Et après

Après, il s’agit de l’ajout de fonctionnalités. Prenons un site wordpress par exemple. Vous vous êtes échiné à trouver, développer ou à faire développer un thème accessible. Vous voulez rajouter une petite fonctionnalité et ça tombe bien, vous trouvez le plugin qui va bien. Seulement voilà, un plugin ça ajoute du code HTML et du contenu sur votre site. Il faut alors faire attention à ce qui est généré : repassez un coup ou deux de validateur !

Cas particulier des PDF

Les PDF sont un cas plus ou moins à part. Sans en faire une bête noire, c’est un élément à prendre en compte à tous les niveaux : génération de PDF sur le site, PDF mis à disposition…
Un très bon tutoriel pour vous apprendre à produire des PDF accessibles avec InDesign : http://www.anysurfer.be/fr/en-pratique/documents/pdf/indesign

Conclusion

L’accessibilité c’est bien, mais il faut la réfléchir. Elle peut être fastidieuse et décourageante, mais peut être un formidable allié en termes d’image. Cependant ça n’est pas une finalité en soit car pour améliorer son positionnement dans les résultats de recherche, il est parfois nécessaire de faire l’impasse sur certains critères.
De plus, comme cel a été évoqué plus haut la plupart des critères sont plus ou moins subjectifs. Il s’agit pour la plus grande partie de critères que l’on pourrait qualifier d’éditoriaux : le rédacteur doit penser à saisir des textes alternatifs pertinents sur ses images, penser à fournir des sous-titres sur ses vidéos ou tout du moins un version textuelle, des titres explicites sur les liens, faire attention à l’ordre des titres dans ses articles, …
En clair, l’accessibilité est difficile à obtenir, mais encore plus à conserver !

3 réflexions au sujet de “Accessibilité : RGAA, WCAG, Accessiweb… C'est quoi, c'est pourquoi ?”

  1. Merci pour ces précieuses informations !
    Petite question : l’existence de plusieurs niveaux s’explique-t-elle par une amélioration incrémentielle de l’accessibilité, ou parce qu’un premier ou deuxième niveau est acceptable pour certains sites (comme un blog perso) ?
    Merci d’avance et bravo pour votre site d’excellente qualité !

    1. Bonjour,
      Merci à vous pour ce commentaire 🙂
      En fait, les différents niveaux correspondent à un niveau de rigueur dans la conformité aux règles, même si certaines règles viennent se greffer.
      Sur alsacreation la chose est résumée ainsi :

      Des points spécifiques sont proposés pour chacune des directives et donnent des applications pratiques pour chaque principe.
      Ces points de contrôle ont trois niveaux de priorité :
      niveau 1 : le point DOIT être satisfait
      niveau 2 : le point DEVRAIT être satisfait
      niveau 3 : le point POURRAIT être satisfait
      La conformité à ces trois niveaux est codée de la manière suivante :
      « A » lorsqu’un site répond à toutes les exigences d’un point de contrôle
      « AA » lorsque le site répond à deux points de contrôle.
      « AAA » lorsque le site répond à toutes les exigences.

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